Depuis la tenue à Paris de la 21e Conférence des parties (COP21) en 2015, il est beaucoup question de transition énergétique. La même année, a été votée en France la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV). Ce texte ambitieux a pour objectif de lutter contre le réchauffement climatique au travers d’un certain nombre de contraintes législatives, mais aussi par une incitation à changer de comportement en matière de consommation d’énergie.
Les enjeux de la transition énergétique
De portée internationale, la transition énergétique comporte de nombreux enjeux définis par l’Accord de Paris signé par 197 pays lors de la COP21. Cet accord fixe un certain nombre d’objectifs que les pays signataires se sont engagés à respecter.
Bien que les moyens de parvenir à ces objectifs soient laissés à l’appréciation de chaque pays, l’accord de Paris propose quelques grandes lignes :
- Protection du climat et de la santé
- Décentralisation de la production d’énergie
- Diminution de la consommation globale
- Abandon progressif de l’énergie nucléaire au bénéficie des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biomasse…)
- Développement de l’indépendance énergétique
La transition énergétique, encouragée par la COP21, souhaite lutter contre le réchauffement climatique, par le biais de lois mais surtout de nouveaux comportements en termes de consommation d’énergie.
De nombreux signes alarmants soulignent les effets dévastateurs du réchauffement climatique (fonte de glaciers, pluies torrentielles exceptionnelles, extinction de certaines espèces animales, maladies dues aux pics de pollution, etc.).
La transition énergétique « made in France »
Avec la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) votée en mai 2015, la France a souligné son ambition de devenir un leader européen en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Ce texte législatif comporte plusieurs objectifs devant être atteints, ou du moins approchés, à une certaine date :
- Réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et division par 4 de ces émissions d’ici 2050
- Réduction de 50% de la consommation énergétique à l’horizon 2050 par rapport à 2012
- Réduction de 30% de la consommation primaire d’énergies fossiles en 2030
- Développement des énergies renouvelables afin d’atteindre 23% de la consommation totale en 2020 et 32% en 2030
- Réduction de la part du nucléaire de 75 à 50% en 2025
En parallèle de ces mesures techniques, la loi sur la transition énergétique s’accompagne d’un volet social. Le texte intègre en effet plusieurs mesures de lutte contre la précarité énergétique :
- Affirmer le droit d’accès de tous à l’énergie au travers d’un coût adapté aux ressources des ménages.
- Réduction de 50% des déchets mis en décharge à l’horizon 2025 en vue de favoriser une croissance économique durable.
- Permettre la création rapide de 100 000 emplois (75 000 dans le domaine de la rénovation énergétique et 30 000 dans celui des énergies renouvelables. À l’horizon 2030, ce sont 200 000 emplois qui devraient être créés en rapport direct ou indirect avec la transition énergétique.
La cogénération : un combustible pour plusieurs énergies
Avec la cogénération (co = ensemble, génération = production), un même combustible produit plusieurs types d’énergies. Il s’agit généralement de produire de l’électricité, la chaleur résiduelle étant exploitée pour chauffer de l’eau ou produire de la vapeur. La chaleur peut également être utilisée pour produire du froid, il s’agit alors de trigénération.
Les combustibles utilisés pour la cogénération sont divers :
- Le bois
- Le biogaz (fermentation de matières organiques végétales ou animales)
- Les ordures ménagères
- Le gaz naturel
En supplément de limiter les émissions de gaz de serre, les combustibles utilisés permettent de recycler des déchets longtemps perdus ainsi qu’une plus grande indépendance vis-à-vis du pétrole et du nucléaire.
Quel est le rôle de l’ADEME ?
Créée en 1991, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a pour mission de mettre en œuvre les politiques publiques en matière d’environnement, d’énergie et de développement durable.
À l’échelle nationale, l’activité de l’ADEME s’articule autour de 4 axes majeurs que sont :
- L’animation et la participation au financement de la recherche et de l’innovation
- L’information ainsi que la sensibilisation des publics sur les politiques environnementales
- Le conseil en vue d’une orientation efficace des acteurs socio-économiques
- La mise en place d’outils et méthodes en vue de faire évoluer les comportements en matière d’environnement et de développement durable
Le périmètre d’activité de l’ADEME soutient également les projets initiés par les particuliers et les entreprises. Les bâtiments représentent en effet le secteur le plus énergivore avec 23% des émissions de gaz à effet de serre et 46% de la consommation globale d’énergie.
Toujours dans le cadre de la transition énergétique, les pouvoirs publics, avec le soutien de l’ADEME, incitent les consommateurs à améliorer les performances des bâtiments ainsi que certains équipements. Le développement de maisons écologiques est par exemple une orientation soutenue par les services publics.
Des aides financières et déductions d’impôts peuvent être accordées pour certains travaux d’isolation et le remplacement d’équipements permettant une économie d’énergie. Les investisseurs dans les énergies renouvelables bénéficient également d’aides diverses. L’objectif est de développer des projets contribuant à la réalisation des objectifs définis par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.