Constituant 70% de la surface terrestre, les océans sont riches d’un puissant flux énergétique. Bien que possédant un immense potentiel en matière de production d’électricité renouvelable, les énergies marines sont encore peu exploitées. Tour d’horizon de ces solutions d’avenir.
Les différents types d’énergie marine
Le vent, les vagues, la température, la salinité… il y a mille et une manières de produire de l’électricité avec les océans ! Les principales énergies marines renouvelables (EMR) sont :
Energie houlomotrice | Vagues |
Energie marémotrice | Marées |
Energie hydrolienne | Courants |
Energie éolienne offshore | Vent |
Energie thermique | Température |
Energie osmotique | Salinité |
Energie biomasse | Matières organiques |
Energie solaire offshore | Soleil |
Actuellement, les énergies marines mondiales produisent environ 2 gigawatts- heure. En théorie, le potentiel global des énergies marines renouvelables est évalué à 2 millions de térawatts-heure par an. Plus proche de la réalité, ce sont 100 000 térawatts-heure par an qui seraient techniquement exploitables.
Une étude réalisée par Ocean Energy System définit ce potentiel mondial théorique :
- Amplitude des marées : 7 800 TWh/an
- Énergie thermique des mers : 44 000 TWh/an
- Énergie des vagues : 29 500 TWh/an
- Gradients de salinité : 1 650 TWh/an
L’Union européenne s’est pour sa part fixée un objectif d’EMR de 70 GW d’ici 2030 et de 200 GW à l’horizon 2050. Avec son immense domaine maritime, la France dispose logiquement de réels atouts en matière de production d’électricité à base d’énergies marines.
L’énergie houlomotrice
L’énergie houlomotrice est générée par le mouvement des vagues. On peut se servir du dynamisme de la houle grâce à des techniques spéciales, comme les corps flottants ou les systèmes à déferlement.
Actuellement, ces technologies en sont encore au stade du prototype. Selon une étude du Conseil mondial de l’énergie, 10% de la production annuelle d’électricité pourrait à plus ou moins long terme être produite par l’énergie houlomotrice.
L’énergie marémotrice
Comme son nom l’indique, l’énergie marémotrice puise sa source dans le mouvement des marées. La différence de niveaux entre la marée montante et la marée descendante est exploitée par des turbines installées dans des systèmes de barrage. Un des atouts de cette technologie est d’être prévisible du fait de la régularité des heures des marées.
Mise en service en 1967, l’usine marémotrice de la Rance (Bretagne) offre une puissance de 240 MW. Elle est aujourd’hui la deuxième plus importante au monde, derrière celle de Sihwa en Corée du Sud (254 MW).
Cette technologie parfaitement maîtrisée devrait connaître une rapide expansion au travers d’usines plus petites que celles qui existent actuellement, mais plus nombreuses.
L’énergie hydrolienne
Les océans sont parcourus par de puissants courants marins. C’est cette énergie cinétique qui est convertie en électricité par des hydroliennes, des hélices placées dans l’eau. Comme les marées, ces courants sont prévisibles dont mieux exploitables.
La densité de l’eau étant 830 fois importante que celle de l’air, les hydroliennes sont donc sensiblement plus petites que leurs homologues mues uniquement par le vent.
En France, c’est à proximité des côtes de la Bretagne et du Cotentin que les courants marins sont les plus puissants. À ce jour, divers projets sont en phase d’expérimentation et de test en vue d’une implantation sur ces sites. Plusieurs fermes à hydroliennes sont en train d’être créées de part de monde. L’une d’entre elles a vu le jour en 2016 au nord de l’Écosse avec une puissance de 1,5 MW.
La Commission européenne considère que d’ici 2030, les énergies marines occuperont la 4e place au rang des énergies renouvelables, derrière l’éolien terrestre, l’éolien offshore et l’hydraulique.